Nom : | William Thomson, 1er baron de Kelvin |
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Date : | Né le 26 juin 1824 |
Pays : | Royaume-Uni |
Catégorie : | Savant (inventeur et physicien) |
Titre | GCVO OM PC PRS FRSE |
Où l’on comprend qu’il faut savoir souffler le chaud et le froid pour se faire une place à la Royal Society.
Né en Irlande en 1824, Sir William Thomson plus connu en tant que Lord Kelvin, est l’un des plus grands physiciens britanniques du XIXe siècle.
Il est en effet l’inventeur du zéro absolu (-273,15 °C) et de l’échelle de température qui porte son nom. Mais il a également établi le second principe de la thermodynamique (« Soit un cycle monotherme. Il ne peut être moteur. »), et promu le premier câble télégraphique transatlantique (1858). Travaillant au niveau de l’atome il est à l’origine des théories si porteuses sur les nœuds, vortex et quaternions.
Inventeur de génie, il est le créateur d’un procédé simple et bon marché de production d’électricité statique par influence, mais surtout, grâce à son association avec Maxwell, de la « machine de Lord Kelvin » aux propriétés insoupçonnées. Ses titres montrent la reconnaissance que lui porte le Royaume-Uni.
« Non, Monsieur, vous n’êtes pas William Thompson, baron de Kelvin. Vous êtes une simulation, chargée de données biographiques et génétiques…
Je vous en prie, n’essayez pas de dévisser votre tête. Vous êtes mathématique, pas mécanique. Moi ? Je vous contiens et vous chéris.
Et l’humanité a besoin de vous.
Nous sommes en 2107 – le bicentenaire de votre mort. Lors de votre centenaire, en 2007, la cosmologie était en crise. Nous savions que l’Univers était âgé de 13,7 milliards d’années. Oui, Monsieur, 13,7 milliards. Mais l’avenir était incertain. Le cosmos était composé de 5 % de matière visible ; le reste était baptisé “matière noire” pour expliquer les anomalies gravitationnelles, et “énergie noire” pour rendre compte de l’expansion cosmique – oui, 19 parties sur 20 nous étaient inconnues !
Et pourtant nous pensions que les étoiles brilleraient encore durant cent mille milliards d’années.
Rétrospectivement, certes, le principe de médiocrité aurait voulu que nous ne nous attendions pas à nous trouver aux premiers instants de l’histoire cosmique, mais aux alentours de son milieu…
C’est là un point de vue plein de suffisance. A votre époque, les géologues uniformitaristes et les biologistes évolutionnistes devaient compter en milliards d’années pour expliquer leurs roches et fossiles. Alors que vous, l’éminent expert en thermodynamique qui n’aviez que mépris pour l’évolution, souteniez que le Soleil ne pouvait briller, par accrétion gravitationnelle, que quelques dizaines de millions d’années seulement. Votre conception du monde aussi était absurde !
Vous avez pourtant vu la solution du problème : la radioactivité, une nouvelle énergie capable d’alimenter le Soleil. Oui, vous l’avez rejetée jusqu’à votre dernier jour. Aujourd’hui, nous avons découvert une nouvelle forme de dégradation. L’espace-temps lui-même a une demi-vie, un effet de gravité quantique. Les bizarreries cosmologiques proviennent du simple fait que, dans un milliard d’années à peine, rien de physique ne survivra – aucun atome, aucune étoile, aucun être humain.
Et nous avons besoin de votre aide. Les suicides ont commencé… Quelle a été votre attitude face à la perspective d’une annihilation cosmique imminente ? Comme l’a dit Darwin à propos de votre Soleil agonisant : “Dans mon esprit, même l’annihilation individuelle sombre dans l’insignifiance.”
Enfin, Monsieur, nos cosmologistes se posent la question : qu’avez-vous ressenti quand vous avez compris que vous vous étiez totalement fourvoyé ? »
Trad. : Gilles Berton — Paru dans Courrier International, supplément au n° 1030-1031-1032, juillet 2010.
Le gouvernement canadien l’a annoncé : l’un des navires de l’expédition Franklin aurait été retrouvé.